Société d'Histoire de Revel Saint-Ferréol                          -                                 CAHIER D'HISTOIRE DE REVEL N° 21       pages   18 - 20

 

1665 - 2015 : la rigole d'essai de Riquet a 350 ans

Par Gérard Crevon

 

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Il y a 350 ans Pierre Pol Riquet (1) venait de creuser la rigole d'essai du Canal du Midi.
L'objet officiel de ce petit canal de dérivation était de faire la preuve que l'on pouvait amener en grande quantité l'eau de la Montagne Noire jusqu'au seuil de Naurouze où le canal de navigation projeté aurait son « point de partage », son bief le plus haut. Cependant pour Riquet l'enjeu était beaucoup plus critique : il s'agissait en même temps de démontrer qu'il était, lui, totalement capable de conduire un chantier de l’envergure du gigantesque ouvrage projeté. Mis à part Charles d'Anglure, l'archevêque de Toulouse qui l'avait découvert, bien peu lui reconnaissaient jusqu'alors les talents dont il s’estimait doté et beaucoup le considéraient comme un personnage secondaire. Le projet de canal qu'il avait soumis en novembre 1662 avait bien intéressé Colbert et le Roi au point qu'ils convoquent une commission pour trancher sur sa faisabilité ou son impossibilité. Mais pour éclairer celle-ci on ne lui avait attribué qu'un rôle subalterne d'informateur extérieur. Et lorsque la commission s'était rendue sur le terrain en novembre et décembre 1664, c'étaient les experts qu’elle avait nommés qui avaient décidé des itinéraires que devraient suivre le canal de navigation et les rigoles qui auraient à l'alimenter. Celui qu'ils avaient tracé dans la Montagne Noire pour récupérer les eaux de l'Alzeau, de la Vernassonne, du Lampy et du Rieutort était d'une complexité assez déconcertante, avec en particulier deux grands barrages sur le Lampy et le Rieutort, et un tunnel percé sous la crête séparant la vallée du Rieutort de celle du Sor (2). Pour Riquet le seul moyen de montrer le bien-fondé de ses vues, sa compétence et ses dons d'organisateur était de réaliser une rigole d'essai. C'est ce qu'il suggéra d'abord aux membres de la commission puis à Colbert lui-même, allant jusqu'à lui proposer de financer ces travaux et de n'en être remboursé que si leur résultat était positif (3). Loin d’atteindre l’ampleur du canal de navigation, ce canal de dérivation probatoire n’était pourtant pas qu’une simple formalité, il constituait déjà, en lui-même, un certain défi, devant parcourir une quinzaine de km sur les flancs d’une montagne entaillée de vallons encaissés, et une distance trois fois plus longue dans la plaine.
Les commissaires rendirent leurs conclusions à la mi-janvier 1665 : elles étaient globalement favorables. Néanmoins ils émettaient prudemment cette recommandation :

« ... comme il ne serait pas juste d'entreprendre un dessein de cette importance, soit pour la gloire du roi, soit pour la dépense qu'il y a à faire, sans être convaincu par une démonstration plus certaine que le raisonnement, celle de l'expérience, nous croyons que l'on pourrait tirer un canal de deux pieds de large pour faire couler un filet de la rivière de Sor jusqu'au point de partage, ... ..., afin qu'étant persuadés par cet essai, dont la dépense serait médiocre, on pût entreprendre hardiment le plus avantageux ouvrage qui ait jamais été proposé. » (4)
Le Roi suivit leur avis. Logiquement, il allait confier sa réalisation à son représentant dans la Province : l’Intendant de Languedoc, Claude Bazin de Bezons (5). Ce dernier projetait de faire piqueter l’itinéraire par les experts de la Commission et d’adjuger les travaux de creusement par tronçon à divers entrepreneurs en suivant les règles habituelles de passation des marchés publics. Riquet se rendit à Paris auprès de Colbert et parvint à le convaincre de lui confier la totalité des travaux. Le 27 mai, le Roi le commettait pour réaliser cet ouvrage probatoire sous l'autorité de Bezons et Tubeuf (6). Après s’être concerté avec ces derniers (7), Riquet démarra le chantier vers la mi-juillet et commença logiquement par le segment montagnard.

Le songe de Saint-Germain

À la fin du même mois, depuis sa base logistique de la Montagne Noire, Riquet écrivait à Colbert une bien étrange lettre (8) qui mérite d'être citée in-extenso :

Au bois de Ramondens, le dernier juillet 1665
Monseigneur,

"Je réponds à la lettre qu'il vous a plu de m'écrire du 17 de ce mois et je vous donne avis que mon travail s'avance, de sorte que la fin ne sera guère éloignée de son commencement et que bien des gens seront surpris du peu de temps que j'y aurai employé et du peu de dépense que j'y aurai faite. Quant à la réussite elle est infaillible, mais d'une manière toute nouvelle et où jamais personne n'avait pensé. Je me compte dans ce nombre car je puis vous jurer, Monseigneur, que le chemin par où je passe maintenant m'avait toujours été inconnu, quelque diligence que j'aie faite pour le découvrir. La pensée m'en vint à St-Germain (9) : j'en songeai les moyens, et, quoique fort éloigné, ma rêverie s'est trouvée juste sur les lieux. Le niveau m'a confirmé ce que mon imagination m'avait dit à deux cents lieues loin d'ici. Par cette nouveauté, j'ai dispensé mon travail de tout regonflement et de toute chaussée et de toute mine (10), et je le conduis par la superficie de la terre, par enfoncements égaux et par pentes naturelles, en sorte que je rends la chose aisée et d'entretien facile, et je décharge la grande rigole de dérivation d'environ quatre cent mille livres de dépense que les regonflements, les chaussées et les mines auraient été évalués, outre le long temps qu'il aurait fallu pour l'assemblage des matériaux et pour la construction.
Voilà, Monseigneur, à quel état j'en suis. Et voici la réflexion morale que j'ai faite à ce sujet : je conviens que l'on peut tout ayant la grâce ; étant vrai que celles que je reçus un jour de vous, étant à St-Germain, produisirent la pensée qui donne tant de facilité à mon ouvrage : une étincelle de votre grand génie passa dans le mien petit, j'en fus échauffé et j'entrai dans un enthousiasme qui causa cette heureuse production par laquelle je peux dire, parlant par hyperbole, qu'à peu de frais j'ai comblé les vallons, aplani les montagnes et contraint les eaux à m'obéir. Je ferai la mesure des eaux au temps de la plus grande sécheresse et en présence de Messieurs les Intendants, et je prouverai par des raisons de fait que nous en avons suffisamment, mais cela n'empêchera pas que je conseille les magasins (11) pour la commodité des pays qui ont accoutumé de s'arroser des ruisseaux que je prends.
Si vous ne le désapprouvez pas, Monseigneur, j'irai à Paris en septembre car j'aurai fini ma rigole d'essai en ce temps-là, et, comme j'ai repris la santé (12), je n'appréhende plus le voyage, joint que je crois nécessaire que j'aie l'honneur de vous voir avant la tenue de nos états (13). Il en sera fait comme il vous plaira, et je suis toujours avec respect et soumission, Monseigneur, votre très humble et très obéissant serviteur.
                                               Riquet"

La première chose que nous révèle ce courrier c'est que Riquet n'a pas suivi le chemin qui était prévu officiellement. Lorsqu'il était à la Cour, à la fin du mois de mai, il aurait eu, sous l'influence de Colbert, une extraordinaire révélation qui lui aurait inspiré un itinéraire bien meilleur que celui élaboré par les commissaires en novembre de l'année passée. Inspiration que les nivellements exécutés sur place un peu plus tard lui auraient confirmée. Dans l'année qui avait suivi sa première proposition, Riquet avait établi un premier devis (14) succinct qui donnait néanmoins quelques précisions et en particulier des distances. Si l'on compare l'itinéraire réalisé pour la rigole d'essai avec celui qui se dégage de ce devis de 1663, on constate une concordance assez sensible. Lorsqu'il est passé à l'action, Riquet s'est donc affranchi du projet établi par les commissaires pour mettre en œuvre ses propres conceptions. Quand décida-t-il de ne pas respecter les plans officiels ? Fut-ce seulement au moment d'entreprendre les travaux ? Il semble qu'au contraire la chose ait été largement préméditée. Dès le lendemain de sa nomination, par un court mémoire (15) qu'il lui adressait, Riquet demandait à Colbert la liberté d'utiliser ses niveleurs personnels. On en déduit qu'il avait déjà décidé de suivre son propre tracé et qu'il ne voulait pas que des niveleurs « étrangers » s'en aperçoivent et ébruitent la chose, ce qui n'aurait pas manqué de se produire si on lui avait imposé les niveleurs qui avaient participé aux travaux de la commission (16). Néanmoins sa décision avait assurément une origine encore plus lointaine. Dans sa lettre de novembre 1664, traitant des travaux de la commission dans la montagne, ne déclarait-il pas déjà à Colbert :  « ... tout le monde conclut ... qu'il y a suffisamment de l'eau dans les ruisseaux proposés, mais qu'on ne peut les joindre et les conduire au balancier et lieu de distribution (17) qu'avec grandes dépenses et difficultés. J'en conviens, Monseigneur, mais comme j'en conçois la chose d'autre manière que les autres ne la conçoivent, pour l'avoir longtemps étudiée je n'y trouve pas les obstacles que l'on peut s'imaginer, et désirant de faire voir que je suis assez juste en pensées, s'il est absolument besoin que j'en fasse l'épreuve et les avances à mes dépens et pertes, je m'y engagerai volontiers par un forfait ... ». 

Il exprimait là, avec retenue, son peu d’enthousiasme pour le projet élaboré par les experts, et, de manière voilée, sa déception d’avoir vu la commission travailler sans tenir compte de ses avis. Ce qu’elle proposait était bien plus compliqué et coûteux que ce qu'il était en mesure d’indiquer. S'il y a une chose qu'il avait, lui, particulièrement approfondie c'est bien la manière de récupérer les eaux dans la Montagne Noire, aussi il offrait de démontrer concrètement qu’il avait une meilleure solution. Offre qu'il avait réitérée et précisée le mois suivant dans une nouvelle lettre.

Les travaux

Riquet mit à profit les affaires urgentes que les Intendants avaient à traiter en Vivarais et qui allaient les tenir éloignés du chantier de la rigole un bout de temps. Il démarra rapidement les travaux et les mena à un rythme accéléré. Au bout de deux semaines il informa Colbert qu'il avait pris des libertés par rapport au projet officiel, et il inventa à cet effet une énorme fable. Il justifiait le changement radical qu’il avait apporté au plan prévu par tous les avantages qu’il présentait : une relative facilité d'exécution et des économies substantielles, et en outre il attribuait à Colbert lui-même le mérite de l'avoir inspiré, donnant à cette occasion un exemple grandiose de flagornerie courtisane, assorti d'une fanfaronnade extravagante. Colbert fut-il dupe ? Sa réponse le laisserait croire (18). Le 14 août il lui écrivait en effet :

« Monsieur,
J'ai reçu vos deux lettres des dernier juillet et 4 août par lesquelles j'ai été très aise de voir l'espérance où vous êtes du succès du grand dessein de la jonction des mers. Et comme vous avez été celui qui l'avez fait renaître de notre temps et qui avez donné les premières dispositions, vous ne devez pas douter que, outre la gloire que vous en acquerrez, le Roi ne vous en sache beaucoup de gré, Sa Majesté ayant résolu de le faire exécuter par vos soins par préférence à tous autres. Ainsi, quand la rigole d'essai sera achevée, à quoi vous ne trouverez pas les obstacles qu'on avait d'abord appréhendés, vous pourrez vous mettre en chemin pour venir ici, vous priant cependant de bien discuter tous les moyens que vous avez en main pour faire trouver au Roi celui d'y fournir en partie afin qu'étant digéré nous puissions ici les proposer à sa majesté. »  (19)

La réduction des coûts et des difficultés avait eu manifestement un impact décisif.
Ainsi, avant même la fin du chantier, les hautes autorités se disaient convaincues qu'il se terminerait heureusement et reconnaissaient en Riquet l'homme de la situation. Ce dernier avait gagné la partie. Le canal allait se faire et il en serait le maître d'œuvre.

À y regarder de plus près, bien des faits sont troublants dans cette affaire. Comment quelqu’un d’aussi intelligent et méfiant que Colbert aurait-il pu croire un seul instant l’histoire du songe de St-Germain ? Pourquoi, en dépit d’un motif fallacieux, avait-il accepté que Riquet utilise ses propres niveleurs ? Pour quelle raison supérieure Colbert avait-il décidé d’adjuger la totalité du chantier à Riquet sans passer par les procédures habituelles de segmentation et d’appel d’offre ? Devant toutes ces questions, on en vient à se demander si Riquet et Colbert n’auraient pas été de connivence, car alors tout devient clair. En mai, à Saint-Germain, Riquet aurait réussi à persuader Colbert que sur la rigole de la montagne la solution des commissaires ne valait rien et que la sienne était très largement supérieure. Mais il était hors de question de désavouer publiquement la commission officielle. Alors Colbert et Riquet seraient convenus d’agir discrètement. L’histoire du songe de Saint-Germain n’aurait été destinée qu’à brouiller les pistes, et vue sous cet angle elle est bien plus subtile qu’elle ne paraît !
Néanmoins Riquet avait joué gros, car s’il avait échoué, sa crédibilité était anéantie.

La rigole de la montagne, commencée vers le 13 juillet était terminée vers le 20 août. On peut dire que ce chantier de 16 km fut mené tambour battant. Ceci n'aurait pas été possible si le terrain n'avait pas été parfaitement connu de Riquet et de ses niveleurs et si le tracé n'avait pas été largement dégrossi par avance.
Le chantier de la rigole de la plaine, d'une longueur triple, dura nettement plus longtemps, d'autant que les pluies d'automne l'entravèrent par surcroît. Enfin le 9 novembre l'eau de l'Alzeau coula à Naurouze à l'émerveillement du public, scellant le triomphe de Riquet.

La réalisation de ce « canalet » probatoire fut la préfiguration magistrale de la formidable aventure qui allait suivre et nous laisser un ouvrage que tout le monde admire encore plus de trois siècles après.
Accessoirement, son histoire illustre à merveille un aspect essentiel du caractère de Riquet : son extraordinaire ténacité. Autant il sait abandonner son idée initiale lorsqu'une autre lui paraît meilleure, soit qu'il l’ait lui-même trouvée, ou bien, chose plus admirable, qu'une autre personne en soit l'auteur, autant il la défend avec la plus grande opiniâtreté lorsqu'il est convaincu d'avoir raison. Et pour atteindre son but il n’hésite pas, s’il le faut, à employer la ruse.

La rigole définitive ne reprit le tracé de la rigole d’essai que dans son tiers aval. Dans le devis officiel du projet final, qui fut rédigé par le Chevalier de Clerville et annexé à l’édit de création du Canal publié en octobre 1666, il fut stipulé que la rigole devrait courir à la plus faible altitude possible. Pour la partie montagnarde Riquet conserva le col du Conquet comme point d’aboutissement (en l’abaissant encore de 8 m par une tranchée) et la rigole définitive se situe en moyenne 40 m plus bas que la rigole d’essai. Dans la plaine on ne conserva que le segment joignant le seuil de Graissens au seuil de Naurouze. En amont on prit l’antique rigole des consuls depuis le Pont-Crouzet sur le Sor jusqu’à la périphérie de Revel, et on la prolongea jusqu’au seuil de Graissens. La rigole d’essai sombra alors dans l’oubli. Elle ne fut retrouvée qu’en 1981 par Michel Adgé (20)et ses amis, et trente ans plus tard, indépendamment, par moi-même (21). C’est un témoignage modeste mais tangible des tous premiers travaux de Riquet en relation avec le Canal Royal de Communication des Mers Océane et Méditerranée, dont de nombreux segments ont survécu à 350 ans d’érosion naturelle et d’agression humaine (travaux forestiers, agricoles, et de voirie), mais qui se dégradent maintenant rapidement. Ils mériteraient d’être protégés.

Un ouvrage "À la recherche de la rigole d'essai" par Gérard Crevon

est disponible auprès de la Société d'Histoire de Revel Saint-Ferréol ainsi qu'à l'Office du tourisme intercommunal de Revel et à la Librairie du Beffroi à Revel.

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NOTES

1 -. J'écris volontairement Pol et non Paul car c'est sous cette orthographe qu'il figure sur 95 % des actes notariés qui le concernent.
2 -. G. Crevon, La rigole de la montagne (Canal du Midi) : un traçage difficile. Les Cahiers de l'Histoire de Revel n° 18, février 2013. Voir en particulier la carte p. 64.
3 -. A.C.M. -33-7 f° 47 et A.C.M. -33-12 f° 112, lettres de Riquet à Colbert du 23.11.1664 et du 20.12.1664
4 -. Jacques Faget de Baure (pour les descendants de Riquet), 1805, Histoire du canal de Languedoc. Toutes les transcriptions ont été adaptées en français actuel.
5 -. Claude Bazin de Bezons (1617-1684) était intendant de Justice, Police et Finances de Languedoc depuis 1653, il avait été membre de la commission de 1664.
6 -. Charles Tubeuf venait d’être adjoint à Bazin de Bezons comme second intendant de Languedoc.
7 -. Riquet rencontra les Intendants de Languedoc le 3 juillet à Montpellier. À la suite de cette réunion ceux-ci rendirent une ordonnance qui notamment prévoyait l’indemnisation des propriétaires dont les terres seraient traversées par la rigole, et qui stipulait par ailleurs, concernant les travaux à venir : « ... Faisons défense à toutes personnes de quelle qualité et condition qu’elles soient d’y donner aucun trouble ni empêchement à peine de punition corporelle. … » (A.D. 34-C12409).
8 -. A.C.M. -33-43 f° 483, lettre de Riquet à Colbert du 31.07.1665.
9 -. Riquet était revenu voir Colbert à la Cour à St-Germain-en-Laye au moment où le Roi prit l'arrêt de réalisation de la rigole d'essai.
10 -. Regonflement : il s'agissait d'élever le niveau de l'eau dans une vallée au moyen d'un barrage (chaussée) jusqu'à une altitude suffisante pour qu'elle puisse passer facilement dans une vallée mitoyenne. Mine : tunnel pour atteindre le même objectif lorsque le regonflement était impraticable.
11 -. Dans leur procès-verbal les commissaires avaient recommandé la construction de 15 ou 16 barrages sur les ruisseaux de la montagne pour constituer des réserves en prévision des mois de pénurie.
12 -. j’ai repris ma santé : Riquet était atteint du paludisme et en avait périodiquement des accès parfois violents.
13 -. la tenue de nos états : il s’agit de l’assemblée annuelle des États de Languedoc, qui débutait traditionnellement à la fin de l’automne.
14 -. A.C.M. -1-9. Michel Adgé (thèse universitaire, 2011) a établi que ce document datait de 1663.
15 -. « … Ledit Riquet souhaiterait de pouvoir faire le choix, savoir la nomination, des niveleurs dont il doit se servir, car s’il ne l’a pas, et qu’il soit obligé de prendre de nouveaux venus au lieu de ses ordinaires, il aura double peine à venir à bout de son entreprise, car il faudrait des années entières pour faire connaître le pays à des gens qui n’y ont jamais été. … », Mémoire du 28 ou 29.6.1665 (A.C.M. -2-8). Colbert accepta la demande et en informa immédiatement les intendants de Languedoc.
16 -. On doit cette observation à Michel Adgé (Thèse universitaire, 2011).
17 -. Balancier et lieu de distribution : point de partage du canal de navigation.
18 -. La réussite éclatante de la rigole d'essai masqua complètement la désobéissance de Riquet que personne ne releva ou ne voulut relever. Au fil du temps les relations de Colbert et Riquet se dégradèrent et le ministre eut un jour une réaction stupéfiante. Dans sa lettre du 18 février 1677 à l'intendant d'Aguesseau, successeur de Bazin de Bezons, il écrivit, parlant de Riquet : « ...Cet homme a fait comme les parfaits menteurs ...» Douze ans après, se souvenait-il encore de cet épisode ?
19 -. Pierre Clément, 1867 : Lettres, instructions et mémoires de Colbert, tome 4, p. 305.
20 -. Michel Adgé, 2011, thèse de doctorat d’état en histoire, Montpellier III.
21 -. Gérard Crevon, 2012, À la recherche de la rigole d’essai de Riquet dans la Montagne Noire, Association des Amis des Archives de la Haute-Garonne, PB181. Réédité en 2015 en commun par les associations Ora Fontium (Arfons) et Société d’Histoire de Revel St-Ferréol.

 

 

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